Centrale électrique sous-marine
La centrale de Strangford Lough est exploitée par > Marine Current Turbines, entreprise britannique dont Siemens détient une participation majoritaire. L’installation est similaire à une éolienne, la seule différence étant qu’elle est actionnée par l’eau et non par l’air. Chacun de ses deux trains d’entraînement pèse 27 tonnes et est équipé d’un rotor de 16 mètres de diamètre.
Les pales de rotor ont une amplitude de 180 degrés, qui leur permet de produire de l’électricité jusqu’à 20 heures par jour, que la marée monte ou descende. La tour, à laquelle les deux turbines sont fixées par une traverse, présente un diamètre de trois mètres. Selon la marée, la tour peut culminer à 20 mètres au-dessus du niveau de la mer. Les rotors n’apparaissent pas au-dessus de l’eau ; un petit bateau peut même passer directement au-dessus de la turbine, les rotors étant situés à au moins trois mètres sous la surface. « La maintenance est facile, indique Kai Oliver Kölmel, car l’installation est aisément accessible et les traverses sur lesquelles sont fixées les turbines peuvent être soulevées au-dessus de l’eau par un système de levage hydraulique. »
Même si, en raison de coûts d’installation élevés, l’investissement dans les centrales marémotrices est environ deux fois supérieur à celui nécessaire pour une installation éolienne offshore, l’électricité ainsi produite présente plusieurs avantages. Par exemple, la densité de flux d’énergie de l’eau est 800 fois supérieure à celle du vent, ce qui rend la production d’électricité à partir de l’eau bien plus efficace. Une centrale marémotrice de 1,2 MW comme celle de Strangford Lough peut produire autant d’électricité en un an qu’une éolienne offshore de 2,5 MW. Le rendement des centrales marémotrices est plus aisément calculable, d’où une meilleure sécurité dans la planification. Après tout, les marées sont déterminées par la lune et la gravitation terrestre : elles ne dépendent donc pas des conditions météorologiques et peuvent être prédites des années à l’avance.
L’Agence internationale de l’énergie estime que le potentiel de production mondiale des centrales marémotrices est de 800 térawatt-heures par an, assez pour fournir de l’énergie à 250 millions de foyers. Marine Current Turbines continue d’investir dans les technologies marémotrices. L’entreprise prévoit notamment de démarrer la construction d’un parc de turbines marémotrices en 2013 au large de l’île de Skye, au nord-est de l’Ecosse. Une fois achevé, il fournira jusqu’à 4 000 foyers en électricité venue de la mer.
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Sabine Sauter